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pont du pertuis
8 juillet 2007

Communiqué de Philippe Dorthe


SCANDALE À BORDEAUX

Quelques jours à peine après le classement de Bordeaux au patrimoine mondial de l’humanité, par l’UNESCO, le port autonome de Bordeaux s’apprête à signer un marché pour détruire une merveille de l’architecture de l’industrie portuaire : le pont du pertuis.

Cet ancien pont, construit en 1911, est le seul pont à culasse restant en France. Situé au cœur des bassins à flot du port de Bordeaux, il fait partie intégrante du périmètre du classement de l’UNESCO. Cet ouvrage a d’ailleurs été visité par les inspecteurs de l’ICOMOS (organisme chargé de l’enquête pour le classement à l’UNESCO) qui l’ont trouvé particulièrement intéressant. Or, depuis plusieurs mois, la population, de nombreux élus, souhaitaient la réhabilitation du pont plutôt que sa destruction et la construction d’un pont plus petit qui ne permettrait plus le passage des bateaux de grande et moyenne capacité dans les bassins à flot.

Au-delà de l’aspect patrimonial, la réduction du pertuis* de 25m à 8m interdirait un développement économique rentable à tout concessionnaire potentiel.

Alors que le président du Conseil régional et de la Communauté urbaine de Bordeaux, Alain Rousset, a clairement déclaré qu’il souhaitait garder ce monument historique dans la mesure où il pouvait être restauré en tenant compte des impératifs de la circulation urbaine, la direction du port s’arc-boute dans un bras de fer de principe, totalement irrationnel et ne reposant sur aucune réelle motivation.

En effet, le surcoût de la réhabilitation est à peine de 200 à 300 000€. Alain Rousset, parfaitement sensibilisé au dossier, a très explicitement dit qu’à l’heure actuelle, le choix de l’intérêt économique et historique primait sur la question d’argent.

Sourde et insensible au côté tant humaniste, qu’historique et économique du dossier, la direction du port reste retranchée sur ses positions. Pour les bordelaises et les bordelais, il n’est pas admissible que des technocrates de passage, aussi compétents soient-ils, suppriment d’une signature un ouvrage d’art de cette qualité, témoin des grandes heures de l’histoire maritime de ce qui fut un des plus grands ports d’Europe. Au-delà de la colère, c’est la tristesse et la consternation devant l’incompréhension de deux mondes.

                                                                                                                                                                                       Philippe Dorthe

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