Bordeaux7, 29 mars 2007

Un espoir pour le pont du Pertuis
Un appel d’offre infructueux, un président du port favorable à une réhabilitation et un maire à l’écoute des bacalanais, voilà de quoi redonner du baume au coeur des défenseurs du pont du Pertuis

«Détruire le pont du Pertuis équivaudrait à détruire une flèche de la cathédrale Saint André et à la remplacerpar une tour en béton, plus petite». Philippe Dorthe, le conseillerrégional délégué au tourisme fluvial et conseiller général du premier canton de Bordeaux, ne mâche pas ses mots.
Et il semblerait bien que ses propos n’aient pas laissé Alain Juppé indifférent.
Le maire de Bordeaux s’est en effet rendu hier, lors de sa tournée bacalanaise, sur le site des bassins à flot pour se rendre compte par lui même et prendre la température.
Le temps de constater qu’après avoir sauvé les écluses et les deux ponts tournants, Philippe Dorthe et bon nombre de bacalanais comptent bien désormais sauver le pont du Pertuis fermé à la circulation depuis des années pour des questions de sécurité.
«Cet ensemble architectural fait partie de l’histoire industrielle et maritime de Bordeaux. Il a été construit en 1911 et c’est aujourd’hui le seul du genre qui existe encore en France».
Pourtant, un projet du port autonome de Bordeaux prévoit la destruction de cet ouvrage d’art pour le remplacer par un pont neuf, levant et plus petit.
«Le port prévoit de réduire le Pertuis de 25m à 9 mètres, ce qui interdirait définitivement aux bateaux de plus de 9m de large de pénétrer dans le bassin à flot n°2. Cette situation diminuerait considérablement la rentabilité du futur port de plaisance et d’hivernage prévu à cet endroit», souligne Philippe Dorthe. Fort heureusement pour les Bacalanais, un espoir pointe à l’horizon. «Nous savons aujourd’hui que, contrairement à ce qui avait été annoncé au départ, la remise en état de ce pont coûterait moins cher que le projet de démolition actuel avec un temps de mise en oeuvre identique». Un espoir d’autant plus réel que même au sein du port sonne la dissidence. D’un côté, le directeur et le conseil d’administration ont voté pour la destruction du pont du Pertuis, et de l’autre son président, Dominique Sentagne, plutôt favorable à une réhabilitation de l’existant.
Parallèlement, l’appel d’offre lancé par le port pour réaliser son projet s’est avéré infructueux. «Les réponses financières à l’appel d’offre se sont avérées bien plus importantes que les estimations réalisées. Le port va donc devoir lancer un nouvel appel d’offre plus ouvert, qui devrait permettre une marge de manoeuvre etaller dans le sens de ce que l’on souhaite», se réjouit le conseiller général.
Reste désormais à patienter pour savoir si, oui ou non, les Bacalanais parviendront à sauver une partie de leur patrimoine industriel et maritime.
Stella Dubourg